PANDORE

Je n’ai pas réussi aujourd’hui   pas pu enfiler mon costume d’homme

Pas pu sortir du lit   un sourire aux lèvres

Je suis tel un chat de Schrödinger   ni tout à fait là ni tout à fait ailleurs

Happé par le vide  appelé par la vie

J’ai envie que tout change mais je suis  paralysé par la peur

Oui j’ai peur – je suis terrifié de faire  ne serait-ce qu’un pas en avant

Et je préfèrerais mourir  pour échapper

À l’étrange vacuité  d’une vie bien remplie

Là je suis en pleine pente descendante  destination : la déprime totale

Pensées noires de suie on va  pouvoir y creuser un putain de puit

Ho hisse en chœur camarades  creusez creusez creusez

Jusqu’à m’en rendre  malade

On y jettera nos mégots  et ils toucheront jamais le fond

On ira chercher l’espoir coincé  dans cette boîte mythique

L’espoir de vivre L’espoir  l’espoir d’un jour y croire

À chaque clope  d’être

Et puis la deuxième  clopinant comme un vers en trop

Ça crame ça dépote  grisant comme le verre de trop

Attends ça va trop vite  ralentis un peu pour voir

Embrasse-moi mais pas si fort  je n’ai pas vu le temps passer

Donne-moi le temps d’en profiter un max  il me glisse entre les doigts

Je veux pouvoir me souvenir de tout  je sens ma vie défiler devant mes yeux

Mais mon cerveau tourne au ralenti  et le temps s’égrène à deux à l’heure

Depuis 

Depuis 

Enfin 

depuis tu sais quoi

Elio VAN DER SANDE