I
Paper girl
—
steps creak under her bare feet
her black satin robe slips on the steps and creates a sound that blends with the wind hitting the little window
she goes to the attic
everything is in clutter on the wooden floor
leaves decorates the floor to made a carpet leading her to a wobbly shelf
where she finds a book with a perished cover and pages turning yellow
a smell of old escaping as she caresses the pages with her long nails varnished with a red purple
her nose begins to bleed on the book
an orgy of colours
she begins tearing the pages and frantically stuffs wads of words into her mouth
while she sucks the flavor of ink from her blackened fingertips
*
La fille de papier
—
Les marches craquent sous ses pieds nus
Sa robe noire de satin glisse sur les marches et crée un son qui se fond avec le vent frappant les fenêtres gothiques
Elle se dirige vers le grenier
Tout est en désordre sur le plancher de bois, les feuilles décorent le sol pour en faire un tapis la menant à l’étagère bancale
Où elle trouve un livre à la couverture périe, les pages jaunies et une vieille odeur s’en échappe alors qu’elle caresse les pages avec ses longs ongles verni d’une couleur pourpre
Son nez commence à saigner sur les pages ; une orgie de couleurs
Elle commence à déchirer les pages et fourre frénétiquement des liasses de mots dans sa bouche pendant qu’elle suce la saveur de l’encre de ses doigts noircis.
II
a smell of bitterness guides me into the metro mouth
white noises escapes from the photo booth
mirrors on the walls reflect the hallway
the legs of a couple are intertwining themselves behind the velvet curtain
a couple kissing languidly to the point of strangling with their kisses
orchids climb along their throats and bloom in their mouths
the tiling is covered with orchids that soak and drown from the blood flowing along their thighs
*
Une odeur d’amertume me guide dans la bouche du métro
Des bruits blancs s’échappent du photomaton
Les miroirs sur les murs reflètent le couloir
Les jambes d’un couple s’entrelacent derrière le rideau de velours
Un couple s’embrassant langoureusement au point de s’étrangler avec leurs baisers
Les orchidées grimpent le long de leur gorge et fleurissent dans leur bouche
Le carrelage est recouvert d’orchidées qui trempent et se noient du sang qui coule le long de leurs cuisses
III
Just like Alice in Wonderland, she used to live in a dream
now forgotten
they both used to breathe in the forest of warm colors
mushrooms in grandma’s birkin casket
cooked for dinner
when life used to be about sharing and loving
when u took me to your friend’s house
sharing alcohol
and colorful slippers next to the door
but you can’t even reminiscing it anymore
in the middle of gloomy winter
lactarius underneath the pines
– in memory of the little girl who loves her dad
*
Comme Alice au pays des merveilles, elle vivait dans un rêve, désormais oublié
Les deux avaient l’habitude de se sentir vivant dans la forêt aux couleurs chaudes
Des champignons dans le panier inspiration J.Birkin de ma grand-mère ; préparés et cuit pour le dîner
Quand la vie était faite de partage et d’amour
Quand tu m’as emmené chez ton ami qui était aussi notre voisin
Un échange chaleureux autour de verres d’alcools alors que de vieilles pantoufles colorées reposent dans le coin sous les escaliers
Désormais tu ne peux plus te remémorer
au milieu de l’hiver sombre, les lactaires sous les pins
– pour la petite fille qui aime son père
Audrey Auvé
Illustration : Evern